Le cavalier à travers les siècles
* Photo: Cavalier's Pets. Sir Edwin LANDSEER, 1845. Tate Gallery.
Le cavalier King charles est un épagneul nain anglais . Voici un aperçu de son évolution à travers les âges:
Les premières traces des chien spaniels remontent à la fin du XIVème siècle dans les écrits d'Edmond de LANGLEY, duc d'York.
Les spaniels connaissent un vif succès en Angleterre, pays où la chasse représente plus qu'une tradition. Il est fait mention de l'apparition des premiers spaniels nains dans les édits du roi Henri VIII qui avait banni de sa Cour tous les chiens à l'exception des "petits spaniels pour Dames".
Le Dr John KEYS médecin personnel de sa fille, la reine Elisabeth Ière, rédige en 1570 une classification des chiens ("De canibus britannicus"): il y mentionne les "spaniels gentle or comforter" qui sont avant tout des chiens d'appartement même s'il leur arrive de chasser le lapin occasionnellement. Dans le langage courant, on parle aussi de de "toy spaniels" ou de "carpet spaniels".
Les rois aussi s'y intéressent: Charles II (1630-1685) s'avère un véritable passionné à tel point qu'il prend des mesures autorisant la présence des king charles dans chaque lieu public, privilège que n'ont pas les autres races. Il les élève même dans son château, ce qui lui vaut de nombreuses critiques. Mais c'est aussi en son hommage que ce chien prend alors son nom de "king charles spaniel".
L'aristocratie anglaise se prend de passion pour les protégés du roi et la race prospère. A la mort de Charles II, son frère James II prend sa succession et continue à apprécier ces chiens de cour de façon plus que raisonnable.
Quand la soeur cadette du roi Charles II, Henriette d'Angleterre, épouse le duc Philippe d'Orléans, elle ramène avec elle en France plusieurs de ses compagnons. Tout comme son frère, elle s'intéresse beaucoup aux épagneuls nains et leur fait aménager des jardins dans chacune de ses résidences.
Au XVIIIème siècles, d'autres chiens de compagnie font leur apparition à la cour (carlins et autres chiens à face plate) et rencontrent un vif succès. Pour lutter contre cette concurrence les éleveurs de king charles se mettent à pratiquer des croisements pour obtenir des museaux plus courts.
La création en 1886 du "Toy Spaniel Club" vise à réguler les pratiques de sélection pour tendre vers un type unique. Le king charles est enfin reconnu et les variétés qui coexistent sont différenciées selon la couleur de robe: seuls les sujets noir et feu continuent à s'appeler "king charles", tandis que les tricolores deviennent des "princes charles" et les marrons et blancs sont nommés "Blenheim".
Au début du XXème siècle, la variété des petits spaniels originels (ceux du XVII et XVIIIème siècle avec un stop marqué)est presque disparue. Un Américain passionné, Roswell Eldridge, propose à l'exposition de Cruft's 1926 une forte récompense à qui pourrait lui procurer des sujets présentant un museau allongé, comme à l'époque de Charles II; cette récompense est offerte pour 5 années de suite.
Sa proposition tarde à trouver preneur mais il réunit des sujets dont la morphologie l'intéresse et convainc d'autres éleveurs de le rejoindre. En 1928, le mâle vainqueur est Ann's Son à Miss Mostyn Walker (qui gagne aussi les éditions de 1929 et 1930, qui va se révéler un raceur important. On parle alors du "old type" qui devient en 1928 le "cavalier king charles". La race est enfin lancée et il suffira d'une dizaine d'années pour que les éleveurs arrivent à homogénéiser le cheptel. Un club du cavalier est créé et travaille aussitôt sur la rédaction du standard.
En 1945, le Kennel club britannique décide de reconnaître les 2 races (cavaliers king charles et king charles) et valide les 2 standards: l'ancien type du king charles au long museau, devient une race à part entière.
Le fait déterminant qui va populariser le cavalier king charles en Grande-Bretagne et ensuite dans le monde ,fut l'obtention par un cavalier de la distinction la plus enviée par un éleveur: meilleur chien de l'exposition de Cruft's en 1973.
Extrait de Chien Magazine (n°4- Déc. 2001)
Ann's Son:
Les 3 enfants du roi Charles Ier: Charles II, James et Mary (par Anthony VAN DYCK)
"Dash" par Sir Edwin Landseer: